La dépollution de produits dangereux : une opération complexe nécessitant une maîtrise des risques en continu

Comme la connaissance des dangers liés aux différentes substances chimiques se développe, la réglementation environnementale sur la prévention des risques liés aux produits dangereux évolue. Cependant, les préconisations scientifiques et réglementaires en termes de manipulation et d’élimination de matières dangereuses ne peuvent couvrir toute la diversité des produits et de leurs applications.
Chaque projet de dépollution, de décontamination ou de traitement de produit dangereux est spécifique, car défini par une multitude de facteurs de risque. Ces derniers peuvent être directement liés au produit, et varier en fonction de sa pureté, de son état physique, des volumes concernés. Les risques peuvent aussi émaner du contexte de l’opération, telles les conditions de stockage du produit dangereux, les facteurs climatiques, les risques liés à la proximité d’autres équipements ou matières, ou la nécessité de réaliser les travaux en situation de coactivité.
La dépollution ou la décontamination d’un site ou d’équipements de substances dangereuses est une opération complexe, dont la mise en oeuvre inclut des étapes nécessaires pour garantir la sécurité des intervenants et pour préserver l’environnement et la santé humaine.
Au préalable, une étude des risques détaillée prend en compte les dangers inhérents aux produits et les risques dus au contexte de l’opération. Cette étude permet de modéliser les situations pouvant causer des dommages au personnel ou aux équipements, afin d’identifier et d’évaluer les moyens de prévention et de protection appropriés.

Etude de cas 1 : Traitement in-situ d’un déchet dangereux – modélisation des conséquences d’une fuite en fonction de l’équipement utilisé

Sur base de l’étude de risques, les potentielles dérives pouvant affecter le bon déroulement de l’opération sont identifiées. Les équipements de prévention et de protection collective et individuelle, ainsi que les protocoles visant à prévenir ces dérives, sont définis. L’efficacité et la sécurité de l’opération sont assurées par la cohérence des équipements, de leur schéma d’implantation et les modes opératoires liés. L’expérience pratique de chantiers similaires permet une meilleure mise en adéquation des mesures de sécurité avec les objectifs et contraintes du projet.

La sécurisation du chantier se fait au moyen de délimitation de zones signalées par des balisages, d’établissement de sas si nécessaire. La bonne adaptation du zonage à la géographie du chantier est également une étape organisationnelle importante qui peut faciliter ou au contraire ralentir les opérations.
Une connaissance opérationnelle des produits, des équipements et des procédés du client sont un avantage certain pour la définition de mesures de prévention optimales, notamment en ce qui concerne le zonage, le positionnement des équipements, le déploiement de l’opération et la circulation des matériaux, du personnel et des déchets générés.

Etude de cas 2 : Mise en place d’équipements de prévention ATEX sur un chantier de reconditionnement de produits dangereux suite à un sinistre

Bien que les mesures d’atmosphère n’indiquent pas d’atmosphère explosive latente sur ce chantier, un tel risque peut rapidement apparaître en raison des températures extérieures élevées ou suite à l’émanation de vapeurs en cas d’épandage accidentel. Un extracteur ATEX est donc positionné pour gérer les risques de création d’atmosphère explosive lors des travaux. Un canon d’arrosage est positionné pour permettre de parer à un départ de feu.

La maîtrise de risques en continu sur le chantier dépend de facteurs à la fois humains et techniques : de la capacité d’adapter les moyens à la situation sur le chantier (par exemple en fonction des conditions météorologiques) et de l’aptitude à réagir de manière adéquate en cas de situation exceptionnelle.
Si l’analyse de risques sert à prévoir les situations où l’adaptation les équipements et modes opératoires durant le chantier peut s’avérer nécessaire pour garantir une maîtrise continue des risques, l’expertise et l’expérience du réalisateur joue un rôle déterminant dans la gestion des
imprévus.